Quand on était en nombre suffisant on resté à la une heure ou deux après son départ. Elle nous disait: rester autant m que vous voudrez. En son absence personne ne parler d’elle. Je crois d’ailleurs que personne n’en aurait été capable parce que personne ne la connaissait. On partait, on rentrait avec toujours ce sentiment de t’avoir traversé une sorte de cauchemar blanc, de revenir d’avoir passé quelques heures chez des inconnus, en présence d’invités qui a été dans le même cas, est également inconnus, d’avoir vécu un moment sans lendemain aucun, sans aucune motivation ni humaine et une autre. C’en était comme d’avoir traversé une troisième frontière, d’avoir fait un voyage en train, d’avoir attendu dans les salles d’attente de médecins, dans les hôtels, des aéroports.«Je vous connais depuis toujours, tout le monde dit que vous étiez belle lorsque vous étiez jeune, je suis venu pour vous dire que pour moi je vous trouve plus belle maintenant que lorsque vous étiez jeune, j’aimais moins votre visage de jeune femme que celui que vous avez maintenant, dévasté.»L‘histoire de ma vie n’existe pas. Ça n‘existe pas. Il n’h a jamais de centre. Pas de chemin, pas de ligne. Il y avait des endroits où l’on fait croire qu‘il est quelqu’un, ce n‘est pas vrai, il y a il n’y avait personne.Je suis avertie déjà. Je sais quelque chose. Je sais que ce ne sont pas les vêtements qui font les femmes plus ou moins belle ni les soins de beauté, ni le prix des onguents, ni la rareté, le prix des atours. Je sais que le problème est ailleurs. Je ne sais pas où il est. Je sais seulement qu‘il est pas là où les femmes croirent.Il n’y avait pas à attirer le désir. Il était dans celle qui le provoquait ou il n’existe pas. Il était déjà là dès le premier regard, ou bien il n’avait jamais existé. Il était l’intelligence immédiate du rapport de sexualité ou bien il n’était rien.Ce n’est pas qu’il faut arriver à quelque chose, c’est qu’il faut sortir de là où l’on est.Je suis encore là, devant ses enfants procédés, à la même distance du mystère. Je n’ai jamais écrit, croyant le faire, je n’ai jamais aimé, croyant aimer, je n’ai jamais rien fait qu’attendre devant la porte fermée.C’est là, dans la dernière maison, celle de la Loire, quand elle en aura terminé avec son va-et-vient incessant, à la fin des choses de cette famille, c’est là que je vois clairement la folie pour la première fois. Je vois que ma mère est clairement folle. Je vous que Dô et mon frère ont toujours eu accès à cette folie. Que moi, non, je ne l’avais jamais encore vue. Que je n’avais jamais vu ma mère dans la cas d’être folle. Elle l’était. De naissance. Dans le sang. Elle était pas malade de sa folie, elle la vivait comme la santé.L’homme élégant est descendu de la limousine, il fume une cigarette anglaises. Il regardes la jeune fille au feutre d’homme et aux chasseurs d’or. Il vient vers elle lentement. C’est visible il est intimité. Il ne sourit pas tout d’abord. Il lui offre une cigarette, sa main trempe. Il y a cette différence de race, il n’est pas blanc, il doit la surmonter. C’est pourquoi il tremble. Elle dit qu’elle fume pas, non merci. Elle a dit rien d’autre. Elle ne dit pas laissez moi tranquille. Alors il a moins peur. Alors il lui dit qu’il croit rêver. Elle répond pas. Ce n’est pas la peine qu’elle réponde, que répondrait elle. Elle attend.Elle entre dans l’auto noir, la portière se referme. Une détresse à peine ressentie se produit tout d’un coup, une fatigue, la lumière sur le fleuve qui se ternit, mais en peine. Une surdité très légère aussi, un brouillard partout.Aller sans sentiment très défini, sans haine, sans répugnance non plus, alors est-ce sans doute là déjà du désir. Elle en est ignorante. Elle a consenti à venir dès qu’il le lui a demandé la veille au soir. Elle est là ou il faut qu’elle soit, déplacée là. Elle éprouve une légère peur. Il semblerait en effet que cela doive correspondante non seulement à celle qu’elle attend, mais à ce qui devait arriver précisément dans son cas à elle. Elle est très attentive à l’extérieur des choses, à la lumière, au vacarme de la ville dans laquelle la chambre est immergée. Lui, il tremble. Il la regarde tout d’abord comment s’il attendait qu’elle parle, mais elle ne parle pas. Alors il ne bouge pas non plus, il ne la déshabille pas, il dit qu’il aime comme un fou, il a dit tout bas. Puis il se tait. Elle ne lui répond pas. Elle pourrait le répondre qu’elle ne l’aime pas. Elle dit rien. Tout d’un coup elle sait, là, à l’instant, elle sait qu’il ne la connaît pas, qu’il ne la connaîtras jamais, qu’il n’as pas les moyens de connaître tant de perversité. Et de faire tant et tant de détour pour l’attraper, lui il ne pourra jamais. C’est à elle à savoir. Elle sait. À partir à son ignorance à lui, elle sait tout d’un coup: il lui plaisait déjà sur le bac. Il lui plaît, la chose ne dépendait que d’elle seule.Il dit qu’il est seul, atrocement seul avec cet amour qu‘il a pour elle. Elle dit qu’elle aussi elle est seul. Elle ne dit pas avec quoi. Il dit: vous m’avez suivi jusqu‘ici comment vous auriez suivi n’importe qui. Elle répond qu’elle ne peut pas savoir, qu’elle n‘a encore jamais suivi personne dans une chambre. Elle dit qu’elle ne veut pas qu’il lui parle, que ce qu‘elle veut c’est qu’il fasse comme d‘habitude il fait avec les femmes qu’il emmène dans sa garçonnière. Elle le supplie de faire de cette façon là.La peau était somptueuse de sœur. Le corps. Le corps est maigre, sans force, sans muscles, il pourrait avoir été malade, être en convalescence, Il est imberbe, sans virilité autre que celle du sexe, il est très faible, il paraît être à la merci d’une insulte, souffrant. Et ne le regarde pas du visage. Elle ne le regarde pas. Elle le touche. Elle touche la douceur du sexe, de la peau, elle caresse la couleur dorée, l’inconnue nouveauté. Il gémit, il pleure. Il est temps un amour abominable.
La mer, sans formes, simplement incomparable.Il me dit tu es venu parce que j’ai de l’argent. J’ai dit que je le désire ainsi avec son argent, que lorsque je l’ai vu il était déjà dans cette auto, dans sa d’argent, et que je ne peux donc pas savoir ce que j’aurais fait s’il en avait été autrement. Il dit je voulais t’emmener, partir avec toi. J’ai dit que je ne pourrais pas encore quitter ma mère sans en mourir de peine. Il dit que décidément il n’a pas eu de chance avec moi, mais il me donnera quand même de l’argent, de ne pas m’inquiéter. Il s’est arrangé de nouveau. De nouveau nous nous taisons.
Le bruit de la ville est très fort, dans le souvenir il est le son d’un film mis trop haut, qui assourdit. Je me souviens bien, la chambre est sombre, on ne parle pas, elle est entourée du vacarme continu de la ville, embarquée dans la ville, dans le train de la ville. Il n’y a pas de vitre aux fenêtres, il y a des stores et des persiennes. Sur les stores on voit les ombres des gens qui passent dans le soleil des trottoirs. Ces foules sont toujours énormes. Les ombres sont régulièrement striée par les raies des persiennes. Les claquement des sabots de bois cogne la tête, les voix sont stridente, le Chinois est une langue qui se crie comme j’imagine toujours les langues des déserts, c’est une langue incroyablement étrangère.
Le lit est séparé de la ville par ces persiennes à claire-voie, ce store de coton. Aucun matériau dur nous sépare des autres gens. Eux, ils ignorent notre existence. Nous, nous percevons quelque chose de la leur, la totale de leurs voix, de leurs mouvements, comme une sirène qui lancerait une clameur, brisé, triste, sans écho.C’est un homme qui a des habitudes, je pense à lui tout d’un coup, il doit venir relativement souvent dans sa chambre, c’est un homme qui doit faire beaucoup l’amour, c’est un homme qui a peur, il doit faire beaucoup l’amour pour lutter contre la peur. Je lui dis que j’aime l’idée qu’il air beaucoup de femmes, celle d’être parmi ces femmes, confondue. On se regarde. Il comprend ce que je viens de dire. Le regard altéré tout d’un coup, faux, pris dans le mal, la mort.
La mer, l’immensité qui se regroupe, e’éloigne, revient.Il dit que l’on s’aime ou l’on d’ailés pas, c’est toujours terrible. Il dit que cela passera avec la nuit, aussitôt qu’elle arrivera. Je lui dis que ce n’est pas seulement parce que c’était pendant le jour, qu’il se trompe, que je suis dans une tristesse que j’attendais et qui ne vient que de moi. Que toujours j’ai été triste. Que je vois cette tristesse aussi sur les photos où je suis toute petite. Qu’aujourd’hui cette tristesse, tout en la reconnaissant comme étant celle que j’ai toujours eue, je pourrais presque lui donner mon nom tellement il me ressemble. Aujourd’hui je lui dit que c’est un bien-être cette tristesse, celui d’être enfin tombé dans un malheur que ma mère m’annonce si depuis toujours quand elle hurle dans le désert de sa vie. Je lui dit: je ne comprends pas très bien ce qu’elle dit mais je sais que cette chambre est ce que j’attendais.Il ne peut exprimer ses sentiments qu’à travers la parodie. Je découvre qu’il n’a pas la force de m’aimer contre son père, de me prendre, de m’emmener. Il pleure souvent parce qu’il ne trouve pas la force d’aimer au-delà de la peur. Son héroïsme c’est moi, ça servilité c’est l’argent de son père.Mais frère ne lui adresseront jamais la parole. C’est comme s’il n’était pas visible pour eux, comme s’il n’était pas assez dense pour être perçu, vu, entendu par eux. Cela parce qu’il est à mes pieds, qu’il est posé un principe que je ne l’aime pas, que je suis avec lui pour l’argent, que je ne peux pas l’aimer, que c’est impossible, qu’il pourrait tout supporter de moi sans être jamais au bout de cet amour. Cela, parce que c’est un chinois, que ce n’est pas un blanc. La façon qu’a ce frère aîné de se taire et d’ignorer l’existence de mon amant procède d’une telle conviction qu’elle en est exemplaire. Nous prenons tous modèle sur le frère aîné face à cette amant.Non seulement on ne se parle pas mais on ne se regarde pas. Du moment qu’on est vu, on ne peut pas regarder. Regarder c’est avoir un mouvement de curiosité vers, envers, c’est déchoir. Aucune personne regardé vaut le regard sur elle. Il est toujours déshonorant. Le mot conversation est banni.À cette époque là, de Cholen, de l’image, de l’amant, ma mère a un sursaut de folie. Elle sait rien de ce qui est arrivé à Cholen. Mais je vois qu’elle m’observe, qu’elle se doute de quelque chose. Elle connaît sa fille, cet enfant, il flotte autour de cette enfant, depuis quelque temps, un air d’étrangeté, une réserve, dirait-on, récente, qui retient l’attention, sa parole est plus longue enQuand on était en nombre suffisant on resté à la une heure ou deux après son départ. Elle nous disait: rester autant m que vous voudrez. En son absence personne ne parler d’elle. Je crois d’ailleurs que personne n’en aurait été capable parce que personne ne la connaissait. On partait, on rentrait avec toujours ce sentiment de t’avoir traversé une sorte de cauchemar blanc, de revenir d’avoir passé quelques heures chez des inconnus, en présence d’invités qui a été dans le même cas, est également inconnus, d’avoir vécu un moment sans lendemain aucun, sans aucune motivation ni humaine et une autre. C’en était comme d’avoir traversé une troisième frontière, d’avoir fait un voyage en train, d’avoir attendu dans les salles d’attente de médecins, dans les hôtels, des aéroports.Betty Fernandez. Le souvenir des hommes ne se produit jamais dans cette éclairement illuminant qui accompagne celui des femmes.Et puis on se dit qu’elle ne peut venir que d‘ailleurs, que de là. Elle est belle, belle de cette incidence... sa beauté et ainsi, déchiré, frileuse, sanglante, et d’exil, rien ne lui va, tout est trop grand pour elle, et c‘est beau, elle flotte, trop mince, elle ne tient dans rien, et cependant c’est beau. Elle est ainsi faite, dans la tête et dans le corps, que chaque chose qui la touche participe aussitôt, indéfectiblement, de cette beauté.Je suis exténuée par la beauté du corps d’Hélène Lagonelle allongé contre le mien. C’est corps sublime, libre sous la robe, à portée de la main. Les seins sont comme je n’en ai jamais vu. Je ne les ai jamais touché. Elle est impudique, Hélène Lagonelle, elle ne se rend pas compte, elle se promène toute nue dans les dortoirs. Ce qu’il y a de plus beau de toutes les choses donnée par Dieu, c’est ce corps d’Hélène Lagonelle, incomparable, cette équilibre entre la stature et la façon dont le corps porte les seins, en dehors de lui, comme des choses séparées. Rien n’est plus extraordinaire que cette rotondité extérieur des seins portés, cette extériorité tendu vers les mains.Je veux emmener avec moi Hélène Lagonelle, là où chaque fois, les yeux clos, je me fais donner la jouissance qui fait crier. Je voudrais donné Hélène Lagonelle à cet homme qui fait ça sur moi pour qu’il la fasse à son tour sur elle. Ceci à ma présence, qu’elle fasse selon mon désir, qu’elle se donne là où moi je me donne. Ce sera par le détour du corps d’Hélène Lagonelle, par la traversée de son corps que là jouissance m’arriverait de lui, alors définitive.
De quoi en mourir.
Je la vois comme étant la même chair que cet homme de Cholen mais dans un présent irradiant, solaire, innocent, dans une éclosion répétée d’elle-même, à chaque geste, à chaque larme, à chaque ligne de ses failles, à chacune de ses ignorance, Hélène Lagonelle, elle est la femme de cet homme de Cholen qui me fait la jouissance si abstraite, c’est dure, cet homme obscur de Cholen, de la Chine, Hélène Lagonelle est de la Chine.
Je n’ai pas oublié Hélène Lagonelle. Je n’ai pas oublié cet homme de peine. Lorsque je suis parti, lors ce que je l’ai quitté, je suis restée deux ans sans m’approcher d’aucun autre homme. Mais cette mystérieuse fidélité devait être à moi-même.La même différence sépare la dame et la jeune fille au chapeau plat des autres gens de poste. De même que toutes les deux regardent les longues avenues des fleuves, de même elle sont. Isolée toutes les deux. Seul, des reine. Leur disgrâce va de soi. Toutes deux au discrédit vouée du fait de la nature de ce corps qu’elles ont, caressé par des amants, baissé par leurs bouches, livré à la à l’infamie d’une jouissance à en mourir, disent-elles, à en mourir de cette mort mystérieuse des amants sans amour. C’est de cela qu’il est question, de cette humeur à mourir. Cela s’échappe d’elles, de leur chambres, cette mort si fort m qu’on en connaît le fait dans la ville entière, les postes de la brousse, les chefs-lieux, des réceptions, les bals ralenti des administrations géniales.Elle me demande encore: c’est seulement pour l’argent que tu le vois? J’hésite et puis j’ai dit que c’est seulement pour l’argent. Elle me garde encore longtemps, elle me croit pas. Elle dit: je ne te ressemblait pas, j’ai vu plus de mal que toi pour les études et moi j’étais très sérieuse, je l’ai été trop longtemps, plus tard, je l’ai perdu le goût de mon plaisir.À travers cette disposition qu’elle a d’aller jusqu’au bout des choses sans jamais imaginer qu’elle pourrait abandonner, laisser là, les cousines, la peine, là corvée ? Je le crois. C’est dans la vaillance de l’espèce, absurde, que moi je retrouve la grâce profonde.L’amant de Cholen s’est fait à l’adolescence de la petite planche jusqu’à s’y perdre. La jouissance qui prend à elle chaque soir a engagé son temps, sa vie. Il ne lui parle presque plus.
Je regardais ce qu’il faisait de moi, comme il se servait de moi et je n’avais jamais pensé qu’on pourrait le faire de la sorte, il allait au-delà de mon espérance et conformément à la destinée de mon corps.
Et parfois il prend peur, tout d’un coup il s’inquiète de sa santé comme s’il il découvrait qu’elle était mortelle et que l’idée le traversait qu’il pouvait la perdre.Ils se taisent tout au long du soir. Dans l’auto noir qui la ramène à la pension elle met sa tête contre à son épaule. Il l’enlace. Il lui dit que c’est bien que le bateau de France vienne bientôt et l’emmène et les sépare. Ils se taisent pendant le trajet. Quelques fois il demande au chauffeur d’aller le long du fleuve faire un tour. Elle s’endort, exténuée, contre lui. Il la réveille avec les baisers.Cet amour est insensé que je lui porte reste pour moi un insondable mystère. Je ne sais pas pourquoi je l’aimais à ce point là de vouloir mourir de sa mort. J’étais séparé de lui depuis dix ans quand c’est arrivé et je ne pensais que rarement à lui. Je l’aimais, semblerait-il, pour toujours rien de nouveau ne pouvait arriver à cet amour. J’avais oublié la mort.Pendant des siècles les navires avaient fait que les voyages plus lentes, plus tragique ms aussi qui ne le sont de nos jours. La durée du voyage couvrait la longueur de la distance de façon naturelle. On était habitué à ces lentes vitesses humaine sur la terre et sur la mer, à ces retards, à ces attentes du vent, des éclaircies, des naufrages, du soleil, de la mort. Les paquebots qu’avait connu la petite blanche étaient déjà parmi les derniers couriers du monde. C’était pendant sa jeunesse en effet que les premières lignes d’avion avaient été institué qui devaient progressivement priver L’humanité de voyage à travers les mers.La date de départ, même encore lointaine, une fois fixée, il ne pouvait plus rien faire avec mon corps. C’est arrivé brutalement, à son insu. Son corps ne voulait plus de celle-ci qui allait partir, trahir. Il disait: je ne peux plus te prendre, je croyais pouvoir encore, je ne peux plus. Il disait qu’il était mort. Il avait un très doux sourire d’excuse, il disait que peut-être ça ne reviendra plus jamais.Sa douceur était restée entièrement dans la douleur. Il ne parlait pas de cette douleur, il en avait jamais dit un mot. Parfois son visage tremblait, il fermait les yeux et ses dents se serraient. Mais ils se taisait toujours sur les images qu’il voyait derrière ses yeux fermés. On aurait dit qu’il aimait cette douleur, qu’il l’aimait comme il m’avait aimé, très fort, jusqu’à mourir peut-être, et que maintenant il la préféré à moi.Lorsque l’heure du départ approchait, le bateau lançait trois coups de sirène, très longs, d’une force terrible, ils s’entendaient dans toute la ville, et du côté de Port le ciel devenait noir.Alors le bateau encore une fois disait adieu, et lançait de nouveaux ses mugissement terribles et si mystérieusement tristes qui faisaient pleurer les gens, non seulement ceux du voyages, ceux qui se séparaient mais ceux qui étaient venus regarder aussi, et ceux qui étaient là sans raison précisée, qui n’avaient personne à m penser. Le bateau, ensuite, très lentement, avec ses propres forces, s’engageait dans la rivière. Longtemps on voyait sa forme haute avancer vers la mère. Beaucoup de gens restaient là à le regarder, à faire des signes de plus en plus ralentis. de plus en plus découragés, avec leurs écharpes, leurs mouchoirs. Et puis, à la fin, la terre emportait la forme fu bateau dans sa courbure. Par temps clair on le voyait lentement sombrer.Elle aussi c’était lorsque le bateau avait lancé son premier adieu, quand on avait relevé la passerelle et que les remorqueurs avaient commencé à le tirer, à l’éloigner de la terre, qu’elle avait pleuré. Elle avait fait sans montrer ses larmes, parce qu’il était chinois et qu’on ne devait pas pleuré ce genre d’amant. Sans montrer à sa mère et à ton petit frère qu’elle avait de la peine, sans monter rien comment c’était l’habitude entre eux. San grande automobile était là, longue et noire, avec, à l’avant, le chauffeur un blanc. Elle était un peu à l’écart du parc à voitures des messageries maritimes, isolée. Elle l’avait reconnue à ces signes-là. C’était lu à l’arrière, cette forme à peine visible, qui ne faisait aucun mouvement, terrassée. Elle était accoudée au bastingage comme la première fois sur le bac. Elle savait qu’il la regardait. Elle le regardait elle aussi, elle ne le voyait plus mais elle regardait encore vers la forme de l’automobile noire. Et puis à la fin elle ne l’avait plus vue. Le port s’était effacé et puis la terre.La jeune fille s’était dressée comme pour aller à son tour se tuer, jeter à son tour dans la mer et après elle avait pleuré parce qu’elle avait pensé à cette homme de Cholen et elle n’avait pas été sur tout à coup de ne pas l’avoir aimé d’un amour qu’elle n’avait pas vu parce qu’il s’était perdu dans l’histoire comme l’eau dans le sable et qu’elle le retrouvait seulement maintenant à cette instant de la musique jetée à travers la mer.Elle ne devait pas ignorer sa peine. Elles auraient dû être même âge toutes les deux,seize ans. Cette nuit-là avait-elle vu pleurer son époux? Et, ce voyant, l’avait-elle consolé? Une petite fille de seize ans, et fiancée chinoise des années trente pouvait-elle sans inconvenance consoler ce genre de peine adultère dont elle faisait les frais? Qui sait? Peut-être qu’elle se trompait, peut-être avait-elle pleuré avec lui, sans un mot, le reste de la nuit. Et puis qu’ensuite serait venu l’amour. Après les pleurs.
Elle, la jeune fille blanche, elle n’avait jamais rien su de ces événements là. Le souvenir de la petite blanche devait être là, couché, le corps, là, en travers du lit. Elle a dû rester longtemps la souveraine de son désir, la référence personnelle à l’émotion, l’immensité de la tendresse, à la sombre et terrible profondeur charnelle. Puis le jour est arrivé où ça a dû être possible. Celui justement où le désir de la petite blanche devait être tel, intenable à un tel point qu’il aurait pu en retrouver son image entière comme dans une grande et forte fièvre et pénétrer l’autre femme de ce désir d’elle, l’enfant blanche. Et puis il lui avait dit. Il lui avait dit que c’était comme avant, qu’il l’aimait encore, qu’il ne pourrai jamais cesser de l’aimer, qu’il aimerait jusqu’à sa mort.