Tristesse d'enfance
Quand j'ai commencé à relire ce roman presque trente ans après, j'ai eu l'impression d'avoir retrouvé une vielle amie d'enfance. Aussitôt que j'ai parcouru le premier chapitre, je voyais un tableau se déployait devant mes yeux dont les moindre détails m'étaient familiers qui s'était pourtant caché au fond de mon mémoire depuis longtemps. Mais ça s'oublie pas, ça s'oublira jamais. Quand j'étais une fillette, j'avais reçu comme cadeau un livre de grand forma avec une couverture verte au dessus de laquelle dessinait une petite fille brune avec les cheveux crépus toute souriante. J'était tout de suite attirée. je l'avais lu, je l'avais relu, tant de fois jusqu'au point que je pouvais presque sentir le parfum de la prairie en haut d'alpe en voyant la couverture du livre. Je riait, je pleurait pour Heidi. Je consentissait toute sa tristesse et ses désappointements quand elle était loins de chez elle. Je la comprenais tout à fait car j'avais des expériences similaires que les siennes! J'étais envoyée habiter pendant un an chez mes grands parents à l'âge de six ans, contre ma volonté. Évidement mes parents pensaient pas qu'un enfant de si jeune âge pouvait avoir des sentiments délicats. Ils vennaient me voir les week-end avec mon frère et répartissaient après les dîners, en me laissant, comme un chien abandoné, dans la maison de mes grand parents où la lumière était toujours très faible. Chaque fois leur départ ėtait une torture pour moi et très souvant j'ėtais obligée d'alller me coucher assez vite pour pouvoir pleurer discretement sous la couette. Ma grand mère avait souvent l'air fâché avec ses grands yeux écarquillés. Pleines choses étaient interdites chez elle, pourtant ėtaient autorisée chez mes parents. Elle comprenait pas pourquoi je devais pleurer à chaque fois quand mes parents partaient. Elle me reprochait souvent à propos de ce sujet. Je m'étais donc forcée de pleurer en cachette, comme Heidi d'ailleur. J'étais aussi traitée comme ingrate le jour quand ma grand mère avait apprit que j'osais dire que j'étais pas heureuse chez elle. Dèsormais je faisais beaucoup attention à ne pas me plaindre auprès personne. C'ėtait une année sombre. j'ai encore pleuré cette fois quand j'ai finit de lire ce roman, pour Heidi et surtout pour moi, pour ma tristesse d'enfance que j'ai cru d'avoir oublié mais qui est toujours là au font de mon cœur, quelque part.