Dans la cellule dʼune prison – pas plus située géographiquement que dans le temps – se trouvent réunis quatre hommes qui tous ont commis un ou plusieurs crimes : le Docteur, qui est épileptique, doit avoir tué sa femme ; Alex une prostituée ou un de ses amis catcheurs ; Eugène sa femme ou lʼamant de celle-ci (ou peut-être ni lʼun ni lʼautre) ; Match sa mère ou peut-être son beau-père. Chacun des prisonniers évoque des souvenirs et raconte ses “crimes” – qui peuvent être autant de mensonges que de vérités. De plus, il y a une cinquième voix qui raconte, de temps à autre, tel épisode de la vie commune des prisonniers : voix anonyme, inquiétante et froide, sorte de témoin collectif de toutes les tendresses et de toutes les misères rassemblées entre ces quatre murs.
Les prisonniers parlent, se confessent, fabulent, inventent dʼétranges jeux. Ils imaginent par exemple des communiqués de nouvelles délirants, prophétiques. Ils
finissent dans une espèce dʼosmose. Tout est échangeable – les crimes vrais ou faux, les culpabilités secrètes – et ils arrivent à confondre leur personnalité et leur vie.
Lʼauteur communique jusquʼà lʼangoisse, jusquʼau malaise, et parfois en ayant recours à un humour terrifiant, les sentiments de ses héros. Héros qui ne sont ni innocents, ni coupables, mais victimes à la fois coupables et innocentes de “passions” qui sont, transposées, celles de lʼâme et de lʼhomme moderne en train de tourner en rond dans ses folies. Irresponsables, soumis à la seule “pitié de Dieu” mais tous liés par la solidarité des damnés ou (peut-être) des élus.
还没人写过短评呢