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Pierrot-mn (Paysan libre)
在读 西方美学史
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Kant: L'autonomie du jugement de goût Marc Jimenez Qu'est-ce que l'esthétique? Editions Gallimard, 1997 p127 ...la Critique de la faculté de juger, et notamment la première partie, construite autour d'une chose philosophique si étrange que Kant lui-même la déclare "surprenante": le jugement sur le beau, propre à chacun, subjectif et particulier est, en même temps, un jugement universel et objectif. "en effet, les facultés de l'âme sont au nombre de trois: la faculté de connaître, le sentiment de plaisir et de peine et la faculté de désirer." un peu plus loin, il précise que la philosophie se distingue en trois parties, possédant chacune leurs principes a priori, à savoir la philosophie théorique, la téléologie, la philosophie pratique. Que la philosophie théorique, domaine de la connaissance et de la raison pure, possède ses principes a priori, Kant l'avait clairement démontré dans la Critique de la raison pure (1787). ....Si la science est possible....c'est parce que tout ce qui vient des sens, produits de la sensation ou de l'intuition, trouve à se loger dans des formes et des catégories préétablies qui, elles, sont totalement indépendantes de l'expérience sensible: elles sont a priori....L'entendement permet donc la connaissance parce qu'il possède des principes a priori. p129 La Critique de la raison pratique possède également ses principes a priori par rapport à la faculté de désirer. Seule la volonté, agissant sous le contrôle de la raison, peut enjoindre le désir d'obéir à la loi morale. De même que les lois de la nature sont nécessaires et universelles, la loi morale est nécessaire, non dépendante des circonstances de la vie empirique, et applicable à tous les hommes, c'est-à-dire universelle. Kant ne nie pas la diversité des us et coutumes dans le temps et dans l'espace....c'est le principe d'obéissance à la loi morale pour elle-même qui est universel. p130 Particularité du jugement de goût En fait, la Critique de la faculté de juger s'interroge sur deux points essentiels qu'elle traite en rapport l'un à l'autre: le premier concerne la nature du jugement en général ou, si l'on préfère, le mécanisme de la faculté de juger, son comment. Le second concerne son pourquoi, autrement dit sa finalité. La critique de la faculté de juger esthétique est donc liée à la critique de la faculté de juger téléologique, c'est-à-dire à une interrogation sur le but, sur la fin (telos, en grec), sur la signification dernière de nos jugements. p131 ...transformer un jugement particulier en une règle ou en une loi universelle, par une sorte d'extrapolation. Je pars donc d'un cas spécifique pour aboutir à un concept universel. "Je vois cette rose et je juge qu'elle est belle". Implicitement, je fais l'hypothèse que d'autres, voire tout le monde, peuvent s'accorder à reconnaître cette beauté. Ce jugement - sur lequel nous reviendrons - est dit réfléchissant car il concerne en priorité le fonctionnement de l'esprit, du sujet. C'est moi qui juge la rose belle: la beauté n'est pas contenue dans l'objet, je la lui attribue. p132 Le jugement téléologique, celui qui porte sur la finalité, est également un jugement réfléchissant: la finalité, en effet, n'est pas une propriété ni une qualité de l'objet. C'est bien moi, en tant que sujet, qui cherche à déterminer la fin de toutes choses. Le domaine de la connaissance, régi par la causalité et le déterminisme, ne pose pas le problème de la finalité....Dans le domaine moral, le problème de la finalité est résolu; la loi morale, en effet, contient elle-même sa propre finalité: la finalité du devoir, c'est d'obéir à la loi morale parce qu'elle est précisément la loi morale. p133 Ou bien le jugement est synthétique, a priori, déterminant et, dans ce cas, il est universel et nécessaire; ou bien il est analytique, a posteriori, réfléchissant, il est alors particulier et contingent. En bonne logique, un jugement réfléchissant ne saurait être ni a priori, ni universel. Or le paradoxe est bien là: le jugement de goût est précisément un jugement à la fois réfléchissant et universel. le goût de la réflexion...peut toutefois trouver possible...de se représenter les jugements susceptibles d'exiger cet assentiment universel. p135 Le jugement de goût ne repose pas, apparemment, sur un a priori résultant de l'expérience d'autrui ou de raisons démonstratives, mais cependant ce jugement présuppose la possibilité d'un accord universel, comme si cette universalité jouait le rôle d'un a priori. En somme, ce jugement subjectif, particulier a toutes les apparences d'un jugement synthétique a priori. Pour qu'il en soit un réellement, il me suffit de définir un a priori. Or cet a priori existe: il réside de définir un a priori. Or cet a priori existe: il réside précisément dans l'hypothèse que tous les hommes possèdent un "sens commun" esthétique.....Ce sens commun, "simple norme idéale", explique Kant, "ne dit pas que chacun admettra notre jugement, mais que chacun doit l'admettre". Cette nécessité: le beau est un devoir, est bien entendu théorique. Il n'a pas la valeur de l'impératif catégorique en morale. Mais tout me laisse présumer en chacun l'existence d'un sens commun esthétique. Je crée une chance de pouvoir transmettre à autrui la représentation que je me fais du sentiment de plaisir résultant du beau. p136 Comprenons bien: je ne communique pas mon goût - mes sens m'appartiennent en propre....Quand je dis: " Ce poème, cet édifice sont beaux", je m'adresse simplement au sens commun, en supposant chez chacun la même aptitude à se représenter ce que je ressens:"C'est précisément la raison pour laquelle celui qui juge avec goût... est autorisé à attendre de chacun qu'il éprouve la finalité subjective, càd la même satisfaction à l'endroit de l'objet, et à considérer que son sentiment est universellement communicable, et ce, sans la médiation des concepts." Et Kant parvient à la définition explicite de l'a priori tant cherché, càd au fondement de l'assentiment universel qu'il n'avait pas voulu dévoiler au début:" Le goût est donc la faculté de juger a priori de la communicabilité des sentiments liés à une représentation donnée (sans médiation d'un concept)."Contrairement aux apparences, le jugement de goût, jugement réfléchissant, subjectif, particulier, individuel est aussi un jugement esthétique, synthétique, a priori. Il est synthétique parce que du concept de rose, je ne peux déduire sa beauté: c'est bien mon jugement de goût qui fait la synthèse entre le sujet (rose) et le prédicat (belle). Il est a priori, parce qu'il repose sur l'hypothèse d'un sens commun, non démontrable empiriquement.
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